La cause palestinienne et le devoir des établissements scolaires

Un texte d’opinion de N.M.

Illustration et photographies par Émile Arsenault-Laniel

Les opinions exprimées dans cet article ne reflètent pas nécessairement celles du Trait d’Union.

Cet article a été rédigé en novembre dernier. Depuis, la prétention à la neutralité dans le milieu scolaire perdure en s’appuyant sur la base qu’il ne faudrait pas prendre de position. En revanche, le nombre de morts et de blessés palestiniens, qui sont en grande partie des enfants, ne cesse d’augmenter. Actuellement, ne pas prendre de position est une position en elle-même. Ainsi, mon appel est encore plus urgent, aujourd’hui, qu’il ne l’était avant. 

Au milieu des atrocités commises quotidiennement à Gaza, des millions de personnes partout dans le monde se sont mobilisées pour montrer leur soutien au peuple palestinien. Parmi elles réside un groupe particulièrement bruyant : la communauté étudiante. 

Plusieurs associations et comités ont mis la cause palestinienne au sommet de leurs préoccupations et de leurs revendications. Au Canada, notamment, ils ont organisé de nombreuses manifestations condamnant le silence de leurs établissements scolaires respectifs et du gouvernement. Malgré ces efforts, leurs demandes continuent d’être ignorées.

Étant moi-même une jeune collégienne au sein d’un établissement virtuellement silencieux sur le sujet, je porte mon attention sur la question académique. Si l’on peut se mettre d’accord sur l’idée que les établissements scolaires devraient être au service des étudiants et non le contraire ; quel est le rôle de ceux-ci face à la situation actuelle ? En d’autres mots, quel est leur devoir ?  

Dès l’école primaire, j’ai entendu mes enseignants parler de l’importance de l’éducation; de notre  « devoir ». Bien que ces paroles aient pu sembler n’être qu’ une simple morale, elles deviennent de plus en plus significatives, ces derniers temps. 

J’ai rapidement compris que la tâche de l’étudiant ne se limite pas à son interprétation du monde, mais s’étend plutôt à sa participation active à la création d’un monde meilleur. Il est évident que je ne suis pas la seule, ni la première, à avoir compris cela. 

L’incompréhension ne se trouve pas au niveau du corps étudiant, mais plutôt au niveau des établissements scolaires qui ne saisissent pas leurs responsabilités envers leurs étudiants.  

Si notre devoir est de devenir des citoyens instruits qui transformeront leur éducation en outil véritable de changement social positif; n’est-il pas celui de l’école de produire de tels individus?  

Dernièrement, j’ai assisté à un échange organisé par un professeur en science politique au Collège de Maisonneuve, en compagnie de Dr. Miloud Chennoufi (professeur, chercheur & auteur) s’intitulant « Réflexions sur le conflit israélo-palestinien ». 

Cinq leçons principales sont ressorties de cet échange, bien qu’assez évidentes pour certains:

  1. La cause palestinienne est une cause humanitaire; 
  2. La couverture médiatique occidentale des événements ne donne pas une image juste de la situation actuelle; 
  3. Les contradictions entre le message de paix des politiciens et leur soutien inconditionnel d’Israël s’intensifient;  
  4. Israël a reçu carte blanche de la part de la communauté politique internationale; 
  5. Il est important de s’éduquer adéquatement sur le sujet face à une campagne grandissante de propagande sioniste. 

Les points récapitulatifs ci-dessus sont basés sur les propos d’un expert en histoire politique du Moyen-Orient qui a insisté sur une approche objective du sujet. Ainsi, étant donné que l’histoire et les faits tendent à ce que la cause palestinienne soit une cause juste et humanitaire, nous nous devons de faire du bruit à propos de la situation. 

Il est temps que les collèges et les universités écoutent l’écrasant appel à l’action de la part du corps étudiant. 

Il est temps qu’ils brisent leur silence. 

Il est temps qu’ils comprennent leur devoir. 

Je fais appel à eux pour répondre aux préoccupations et aux revendications de leur corps étudiant respectif sur le sujet.  

Je fais appel à eux pour offrir des ressources éducatives dans la forme, par exemple, d’une promotion de divers livres sur le sujet.  

Je fais appel à eux pour publier un communiqué véridique sur la crise humanitaire actuelle à Gaza.