Le stress dans le sport compétitif est-il toujours bénéfique pour l’athlète?

Par Sophie P. Desmarais

L’activité physique est reconnue comme un excellent moyen de prévention contre les maladies mentales, chroniques, dégénératives et cardiovasculaires. Par contre, pour l’athlète qui souffre de stress dans la vie courante, est-ce que les sports compétitifs sont aussi bienfaisants que l’on pense? Comment, à ce propos, cela vient-il affecter les groupes négligés, comme les athlètes féminines?

Qu’est-ce que le stress?

En science, une analogie beaucoup utilisée pour démontrer ce qu’est le stress est celle du mammouth et de l’humain. Durant l’ère paléolithique, lorsque les humains faisaient face à un grand danger tel qu’une poursuite de mammouth, le corps humain déclenchait une hormone afin de pouvoir fuir. Bien que maintenant nous n’ayons plus à fuir de gros animaux préhistoriques, cette hormone du stress est restée en nous, mais est maintenant utile pour des raisons différentes. Plus tard, on donna un nom à cette hormone : l’adrénaline!

Par ailleurs, il y a du bon et du mauvais stress. Le bon stress te permet de faire des tâches plus rapidement, te stimule lorsque tu en as besoin et te donne un sens d’euphorie générale. À l’inverse, le mauvais stress t’empêche d’avoir la tête reposée ; c’est le petit sentiment au derrière de ta nuque qui ne te lâche pas et qui crée ces fameux nœuds dans ton dos. 

En ce qui concerne le stress qui nous affecte de manière néfaste dans les sports compétitifs, nous parlons du « mauvais » stress. C’est donc de l’effet produit par ce dernier qu’il sera ici question.

Les conséquences du stress dans le sport compétitif sur les athlètes

Est-ce que tu t’es déjà demandé comment les athlètes professionnels font pour supporter le stress, l’anxiété et l’exigence que demande leur profession pour se rendre à un niveau aussi élevé?

Il est reconnu que le sport peut avoir un effet positif sur les athlètes, tant au niveau physique qu’émotionnel, mais plusieurs ignorent les effets négatifs que peut avoir le sport compétitif. D’ailleurs, les facteurs qui influencent si l’athlète sera affecté négativement par le stress compétitif dépendent de son type de personnalité et d’à quel point l’intensité du facteur de stress vient impacter ce dernier. 

Dans le milieu sportif comme dans n’importe quel milieu, la réaction négative produite par le stress peut être due à de nombreux éléments aussi anodins qu’un environnement « négatif », une situation familiale difficile ou même, dans ce cas-ci, un excès d’entrainement. Ceux qui sont affectés par le stress peuvent avoir des changements de comportement majeurs, tels que la conduite agressive, le développement de dépendances, ou même l’isolement social. Ce sont malheureusement des conséquences que subissent de nombreux athlètes qui n’ont pas recours à l’aide dont ils ont besoin.

L’important, pour l’athlète, est d’apprendre à gérer son niveau de stress, puisque le cas le plus fréquent chez les athlètes est celui du burnout. Cela survient lorsqu’un athlète atteint un niveau excessif d’épuisement, produisant des effets négatifs physiques autant que mentaux.

Sport compétitif et activité physique : deux notions distinctes

A-t-on véritablement besoin de participer à une équipe sportive compétitive pour maintenir sa forme physique? D’après les enseignants du Collège Stanislas de Montréal, la compétition n’accroche pas tous les adolescents. Ils croient en effet que la société accorde trop d’importance au sport et qu’elle devrait plutôt mettre l’accent sur l’activité physique et la santé de chacun d’abord. Effectivement, plusieurs pratiquants de sports s’impliquent dans des équipes sportives avec comme but premier de garder leur forme physique, mais ne considèrent pas les contraintes qu’ont bien souvent les équipes compétitives. Ces personnes vont donc se soumettre à une certaine diète et vont devoir se plier à de nouvelles règles implantées par leurs entraineurs. C’est dû à cette confusion entre les notions du sport compétitif et de l’activité physique que plusieurs athlètes, se pliant à des contraintes et entrainements exigeants, vivent des traumatismes face au stress qui se développe à cause des nouvelles attentes. 

Les obstacles ajoutant au stress des athlètes féminines 

D’après des experts dans le domaine sportif, contrairement aux garçons, les filles dans les équipes compétitives ont souvent plus tendance à délaisser leur équipe et abandonner les sports. Bien que le sport ait comme bénéfices d’aider à prévenir des maladies, en plus de diminuer l’inconfort lors des menstruations, les femmes sont tout de même moins poussées à participer aux activités ou équipes sportives. Et pourquoi donc? Selon Kino-Québec, plusieurs sportives croient que la compétition, et donc la pression qui en découle, est une source de stress excessif et non nécessaire. Elles ont en effet moins tendance à voir l’idée du tableau de pointage comme la principale raison de rester actives. 

D’après le Harvard Business Review, les politologues et sociologues pointent du doigt l’évolution humaine comme la première raison du déclin de la compétition chez les femmes. Ils supposent que les rôles domestiques que les femmes ont originalement joués auraient eu un effet sur leur comportement en société. Les hommes étaient donc plus poussés à être compétitifs et confiants. De plus, ils ont évalué que puisque les femmes étaient plus timides, elles laissaient plus la place aux hommes, pensant que ceux-ci seraient plus susceptibles de parvenir à leurs objectifs.

En réaction, plusieurs professionnels dans le milieu sportif féminin essaient de favoriser le sentiment d’appartenance dans les équipes pour renforcer les liens et désamorcer l’impact négatif que peut avoir la compétition dans les sports. Entre autres, Dre Stéphanie Léonard, psychologue et fondatrice de Bien avec mon corps, un organisme à but non lucratif favorisant l’image corporelle positive chez les adolescents, parle du stress que subissent les filles n’ayant pas le corps sportif « idéal ». Elle affirme : « [Le] sport est un outil pour désamorcer la pression de l’apparence physique. Il permet aux jeunes filles d’être en pleine possession de leurs moyens, jouant ainsi un rôle protecteur ».

Somme toute, le stress est un sentiment, une perturbation, un état ainsi qu’une hormone qui affecte chaque pan de notre vie. Dans le sport compétitif, apprendre à gérer le stress peut être extrêmement utile, puisque ce dernier pourrait avoir des conséquences néfastes s’il n’est pas pris en main. L’effet du stress dans les sports compétitifs n’est donc pas toujours bénéfique, puisque les conséquences à long terme d’une exposition prolongée au stress peuvent entrainer de nombreux problèmes.


Autres sources :

https://fillactive.ca/

« Stress psychologique et adaptation chez les athlètes : une revue systématique » par Thomas Monshouwer et al. (2021) 

« Interventions basées sur la pleine conscience pour le stress et le bien-être chez les athlètes : une revue systématique et une méta-analyse » par Madeleine Peth et al. (2020) 

https://www.ericfavre.com/lifestyle/combattre-le-stress-sportif/#:~:text=Le%20stress%20met%20le%20sportif,augmentation%20de%20la%20tension%20musculaire

https://www.ecole-sup-paris.fr/articles-vie-etudiante/bon-et-mauvais-stress#:~:text=Contrairement%20au%20mauvais%2C%20le%20bon,heure%20dans%20une%20ambiance%20euphorisante

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